« L’association Dai Nippon Budokukai a été créée en 1895 à Kyoto et fut chargée par les autorités d’organiser et de classifier les divers styles et écoles d’arts martiaux (Bu-Jutsu), qui s’étaient multipliés pendant la longue période des Tokugawa (1603-1868), dans un cadre légal et officiel. Avec la mission, pour un comité d’experts spécialement constitué, d’authentifier grades et titres de maîtrise (Shihan-menjo). […] C’est à cette époque qu’apparurent aussi les distinctions entre titres d’enseignants : Hanshi, Kyoshi, Renshi. »
(Encyclopédie des arts martiaux de l’Extrême-Orient, Gabrielle & Roland Habersetzer, 4ème Édition, 2004)
La « touche » Goshin-Système
Par rapport à la progression du Butokukai qui commence parfois à partir du 8ème kyu (8ème, 7ème et 6ème étant alors tous trois des ceintures blanches) et d’autres fois dès le 6ème kyu, le Goshin-Système commence à partir du 7ème Kyu avec une ceinture blanche pour évoluer traditionnellement de la blanche à la jaune, orange, verte, bleue.
Puis, nous marquons ici une différence en ayant en 2ème Kyu une ceinture violette et enfin on revient au 1er Kyu avec la ceinture marron. Ainsi nous marquons chaque Kyu par une couleur qui lui est propre (sans avoir deux ou trois ceintures blanches).
Après les grade MuDanSha (littéralement « Non-Niveau-Titulaire ») l’élève atteint l’échelon Yudansha.
« En recevant son premier titre Dan (Shodan, soit le 1er Dan) il passe dans une catégorie différente où s’ouvre pour lui une nouvelle progression, qui est marquée par une attribution de Dan en nombre croissant. Cette progression peut aller du 1er au 10ème Dan, suivant une graduation autrefois établie par le Butokukai et qui sert toujours de référence dans toutes les disciplines traditionnelles (et aussi largement copiée dans les sports de combat modernes, qui voient le jour dans de nombreux pays, même s’ils n’ont aucun rapport ni avec une longue tradition ni même avec le Japon).
Les grades supérieurs reconnaissent une valeur technique, (un domaine physique qu’il est possible d’explorer jusqu’à un certain âge), mais aussi une connaissance approfondie des véritables lignes de forces se profilant derrière les techniques (Okuden), soit un domaine qu’il n’est possible d’explorer valablement qu’à partir d’une maturité physique et mentale qui ne peut exister qu’avec l’âge et l’expérience. »
(ibidem)
Godan (5ème Dan) : 30ans minimum
Rokkudan (6ème Dan) : 35ans minimum
Sichidan (7ème Dan) : 42ans minimum
Hachidan (8ème Dan) : 50ans minimum
Kudan (9ème Dan) : 60ans minimum
Judan (10ème Dan) : 70ans minimum
En Goshin-Système aucun âge minimum n’est imposé mais ces minimums sont pourtant respectés dans les faits.
Dans notre art martial, sans parler d’âge, on remarque plutôt une évolution de plus en plus lente entre les Dan à l’instar d’autres arts martiaux. Et si on demande au minimum l’équivalent d’un an d’entraînement pour passer du 1er Kyu au 1er Dan, et qu’ensuite il faut deux ans minimum pour atteindre celui de 2ème Dan (cf. PCO, p.21) on peut conjecturer qu’il y a un temps minimum entre tous les autres Dan équivalent au nombre du prochain dan. Ainsi le 3ème Dan serait atteint au bout de 3ans minimum après l’acquisition du 2ème Dan ; 4ans entre le 3ème et 4ème ; 5ans entre le 4ème et le 5ème ; etc…